Paysage entre l'Abondance et la Fertilité

Nicolas MIGNARD

Ce groupe de peintures, apparu sur le marché près de vingt ans après l'exposition consacrée à Nicolas Mignard, avait été catalogué par Adrien Marcel (1931) mais apparemment sans qu'il ait vu les œuvres.
Elles proviennent d'un ensemble beaucoup plus important. Deux séries de tableaux de Nicolas Mignard ornaient autrefois l'hôtel de Fortia de Montréal, rue de la Masse (aujourd'hui rue du Roi-René) à Avignon : une Histoire de Theagène et Chariclée et une suite de sujets mythologiques et allégoriques s'alternant avec des paysages. C'est à la deuxième qu'appartiennent les peintures de Calvet.

En 1824 elles ont été reproduites en lithographie par Drouillière, à Saint-Pétersbourg. L'unique exemplaire connu de cet album, ac quis par la fondation Calvet en 2000, est conservé à la bibliothèque d'Avignon. Les peintures aujourd'hui à Calvet témoignent de la pro fonde influence exercée par Rome sur Nicolas Mignard.

Nicolas Mignard était le mieux placé pour importer à Avignon ce nouveau goût de paysage.

Les deux figures allégoriques représentées dans compartiment sont difficiles à interpréter. La corne d'abondance que tient celle de gauche semble fournir une clef aisée : ce serait l'Abondance elle-même. Mais alors on ne comprend pas le rapport avec celle de droite, qui tient une couronne de fleurs et d'autres fleurs dans sa main gauche.

Il pourrait peut-être s'agir de représentations des saisons : il n'est pas rare que l'Automne, moment où la végétation est la plus riche, soit figuré avec une corne d'abondance. Le pendant serait alors la saison des fleurs, le Printemps.