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La Fondation Calvet et l'exposition "Fastueuse Egypte"

21 juin 2011
La Fondation Calvet et l'exposition "Fastueuse Egypte" au Musée Calvet à Avignon

Avec les pièces égyptiennes reçues depuis deux cents ans par la Fondation Calvet, dont le Laraire d’Esprit Calvet, et d’autres œuvres empruntées à plusieurs musées (Musée du Louvre, Musée national de la Malmaison, musées en région : Orléans, Grenoble…etc.), les conservateurs du Musée Calvet réalisent une belle exposition sur l’Egypte à partir du 25 juin 2011.
La Fondation Calvet a financé, ces deux dernières années, à hauteur de 730.000 € la rénovation des salons du XVIIIe siècle du Marquis de Villeneuve-Martignan qui vont abriter cette exposition (boiseries, plafonds, miroirs…etc.).

L’historien d’Art, Normalien et Académicien, Louis GILLET, a décrit sa visite de ces salons en 1934 dans son livre « Le Trésor des Musées de Provence, Le Midi ». Pour mieux évoquer ce qu’étaient, alors, ces salons en voici un extrait :

Les appartements du Marquis de Villeneuve-Martignan

« Voici, à l’autre bout de l’histoire, l’extrême fleur de la culture. En sortant de ce vestibule où nous nous sommes arrêtés, tournez à droite, sans quitter le rez-de-chaussée : nous sommes dans les salons du marquis de Villeneuve-Martignan.
Le conservateur du musée, M. Joseph Girard, a fait rouvrir, il y a quelques mois, ces délicieux appartements. La première salle contient une collection de fers forgés. Un serrurier d’Avignon, M. Noël BIRET, en a fait présent au musée en 1916 : c’est bien la plus belle  qui existe en France, avec celle de Rouen, la collection Le Secq des Tournelles (…). »

ABC Le musée, ici, c’est le décor

« Les salles suivantes sont encore plus agréables, parce qu’on y oublie tout à fait qu’on est dans un musée. Regarder cesse d’être une tâche : on a la liberté de fermer son catalogue et de ne penser qu’à son plaisir.
Le musée, ici, c’est le décor, l’enfilade des salons eux-mêmes, conservés avec leurs boiseries, leurs glaces, leurs trumeaux, leurs ors ; quelques meubles placés avec goût, une commode, une harpe, un bureau de dame, à peine quelques tableaux aux murs, tels que la mode les eût voulus en ce temps-là, une marine de Vernet, un paysage de Salvator : et toujours, par les hautes fenêtres, le jardin qui vous suit et vous invite du dehors, avec ses vieux buis, ses ombrages, son atmosphère végétale où la minute présente, la rose qui se défait, la feuille qui tombe, n’est qu’une palpitation du temps enchanté, suspendu et immobilisé. »

La reconstitution de la bibliothèque de Calvet

« Dans une dernière salle qui termine l’enfilade et qui n’est pas encore ouverte, M. Joseph Girard médite de reconstituer la bibliothèque de Calvet.
C’est répondre aux vœux du bonhomme, et ce serait aussi la sagesse : les livres d’un savant du XVIIIe siècle ne sont plus guère qu’un décor ; ils ne sont bons qu’à tapisser des rayons et à laisser le soleil jouer sur leurs dos fauves. C’est ce que Calvet n’a pas prévu : la science change tout le temps, très vite elle se dévalorise ; c’est déjà beaucoup si, au bout de cent ans, les volumes dépréciés, qui en contenaient le précaire trésor servent encore à l’ornement.
N’importe, c’est dans ce lieu qu’il sera juste, pieux et aisé d’évoquer cette mémoire aimable ; des casiers pourront contenir ses plus précieuses médailles ; des vitrines d’autographes exposeront les amitiés dont il se glorifiait. »

ABC Le programme est beau : on ne peut trop souhaiter qu'il soit réalisé

« On pourra y joindre quelques portraits, des gravures, des lettres ou des manuscrits de son successeur Requien, vir doctissimus, ornatissimus, aliquantisper paillardus dominus Requienus, comme disait de lui son ami Mérimée. On n’aurait pas de peine à y ajouter quelques feuillets de celui-ci et de Stendhal lui-même, enfin des reliques du félibrige, des vers de Roumanille, d’Aubanel, de Mistral, de Paul Arène, d’Alphonse Daudet, de tout ce qui compose la figure spirituelle d’Avignon. Le programme est beau : on ne peut trop souhaiter qu’il soit réalisé. »

 

Louis GILLET 1934

Académicien