Onouris et Mehyt

Les divinités égyptiennes sont rarement représentées en couple dans la statuaire de bronze, mais Onouris et Mehyt semblent assez inséparables. 
Onouris est le nom grec d'ln-Heryt, littéralement «celui qui ramène la lointaine». Son nom évoque le principal mythe dans lequel il apparaît, et qui est illustré par la statuette du musée Calvet. 

Onouris est, en effet, chargé de ramener à son père la fille de Rê, déesse léonine appelée « oeil de Rê », qui s'est enfuie vers la Nubie. Au retour, il fait d'elle sa parèdre sous le nom de Mehyt. Le même mythe est plus connu lorsqu'il est repris et attribué aux divinités héliopolitaines Chou et Tefnout, enfants d'Atoum-Rê et parents de Geb et Nout. 

Assimilé à Chou, Onouris défend son père contre ses ennemis, c'est pourquoi c'est une divinité guerrière. Onouris et Mehyt sont adorés d'abord à This, prés d'Abydos, et à époque tardive dans le Delta à Sebennytos. 

De nouveau, la statuette du musée Calvet montre le couple dans sa figuration traditíonnelle : :Onouris marche, le pied gauche en avant, sur une perruque ronde et courte, il porte un modius supportant quatre plumes droites. A son menton est attachée la barbe recourbée des dieux, et un collier-ousekh est posé sur ses épaules. Son torse est nu et un pagne long fait d'un motif en plumes d'oiseau serre sa taille. 

Il est figuré en chasseur : sa main droite levée tenait une lance ou un harpon pointé vers un ennemi au sol, et dans sa main gauche passait la corde permettant de rapporter l'arme, ou bien symbolisant la capture de Mehyt. 

La déesse léontocéphale se tient debout à la gauche d'Onouris, les deux jambes serrées, et les bras ballants le long des cuisses, le corps moulé par la longue robe fourreau. Sa face est encadrée par une perruque tripartite surmontée du disque solaire et de l'uræus. 

Malgré sa petite taille, cet objet a été très finement exécuté. Les deux bélières à l'arrière montrent qu'il était accroché, soit dans un lieu de culte, soit comme amulette au cou d'un dévot ou encore sur les bandelettes d'une momie. Cette dernière option est la plus plausible, car de nombreuses statuettes d'Onouris et Mehyt sont mises au jour en fouille dans les inhumations de Basse Epoque. 

Les statuettes d'Onouris et Mehyt sont assez rares pour qu'il soit intéressant de citer deux autres rondes-bosses publiées : une au Musée égyptien du Caire , l'autre au musée des Beaux-Arts de Budapest.

CH. L.